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J'me pisse dessus

C’est pas parce que je gouverne trente Sims que j’suis capable de dealer avec le monde pour autant.

Marier de force quelqu’un c’est une chose, devoir se présenter à des inconnus s’en est une autre.

Malgré ça, j’ai toujours été la fille qui dépassait beaucoup trop la limite de temps dans les exposés oraux. Bien entendu, si c’est question de parler des serpents pendant 15 minutes devant une classe inattentive, j’suis là. MAIS, dès que c’est le moment de commander de la bouffe, tout ce que je trouve à dire, c’est que je veux une « poutzza ». Nice.

Des fois, mon cerveau se bloque, pas capable de parler, pas capable de bouger, pas capable de respirer sans faire de bruit pis avoir l’air creep. J’suis trop occupée à me concentrer pour ne pas me planter dans le métro, pour ne pas rire trop fort, pour ne pas mal interpréter les gestes de quelqu’un pis y faire un high five à la place de lui serrer la main. Ça arrive trop souvent.

Au début, je croyais que j’avais seulement un TDA. Pis après, je me suis contredite en réalisant que « d’avoir un TDA » était maintenant mon excuse pour absolument tout. J’ai par la suite pris conscience que je me réfugiais auprès des personnes auxquelles je m’identifiais, par peur du jugement. On se crée des façades, pour cacher notre malaise exponentiel de ne pas être à la hauteur. On s’invente une vie chez la coiffeuse, pour ne pas avoir de conversations plates. On partage aux adultes nos wannabe plans d’avenir, juste pour dissimuler que nos notes en math ne nous mèneront à rien.

J’me pisse dessus.

Non pas au sens propre, mais je me sens dégouliner, je fonds, je glisse partout, j’existe pus. Je traverse le plancher, la Terre, l’atmosphère, je nage dans l’espace pour plonger dans un trou noir.

J’me pisse dessus,

J’suis déjà morte.

Tout ça, car je n’attendais personne, et qu’on a cogné à ma porte.

Source photo de couverture

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