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Journée internationale de la gentillesse

Je travaillais au resto où je suis serveuse, un mardi tout à fait ordinaire cet automne avec mon ami, qui est aussi mon patron. On passait une journée assez tranquille avec des habitués et, plongés dans notre petite routine, on se racontait nos vies et on s’occupait de nos clients respectifs tranquillement. Plus l’heure du dîner avançait, plus je remarquais que mon collègue passait beaucoup de temps à discuter avec un couple dans la soixantaine à une table au fond du restaurant. Leurs propos m’étaient inaudibles. J’eus même le réflexe de me dire qu’ils devaient emmerder mon boss en lui posant mille questions insignifiantes sur le décor ou la tour à condos qui sera construite bientôt en face.

À son retour de la table 303, rieuse, je me suis mise à lui poser des questions en lien avec ses clients qui, j’assumais, devaient être des pies impossibles à arrêter une fois qu’ils étaient lancés. C’est le regard un peu flou que mon ami me raconta que la dame devait se faire opérer à haut risque pour un cancer très grave l’après-midi même. C’est son mari qui avait raconté tout ça pendant que sa femme, mal à l’aise, rêvait de descendre six pieds sous terre. Il était nerveux, inquiet. Il avait les traits tirés, et ressentait certainement un besoin vital de communiquer sa douleur et de parler – parler à n’importe qui, pour se donner de la contenance, et gérer son stress. Ni mon patron ni moi ne soufflâmes un autre mot jusqu’à leur départ. Fini les rires en coin et la belle journée tranquille. Une infinie tristesse et une profonde empathie pour le drame que vivait ce couple d’étrangers étouffaient nos sourires. Je leur souhaitai une belle journée lorsqu’ils passèrent devant moi, mais sans leur envoyer l’habituel « à bientôt! » jovial que je scande normalement au départ des clients, ne sachant pas si on les reverrait un jour.

J’eus à peine le temps de remarquer que mon patron s’était enfui dans le coin de la machine à café pour essuyer ses yeux plein d’eau que le monsieur en question réapparut par la porte d’entrée. Il me rejoignit au bureau d’accueil et me tendit un billet de 5 $, me disant : « Si tu pouvais le donner à ton collègue, ce serait la moindre des choses. Il nous a bien émus tantôt. Merci, merci beaucoup. » Le grand homme à l’air fragile et au dos courbé quitta le restaurant pour de bon, cette fois. C’est alors que j’ai compris que mon patron ne leur avait pas fait payer leur dîner. Je remis à mon ami son 5 $ en lui répétant les paroles du monsieur, et, en souriant tristement, il me confia qu’il avait préféré leur faire promettre de revenir nous voir pleins de santé, plutôt que de leur charger un si triste dîner.

Ce fut à mon tour de chasser mes larmes en fixant très fort la machine à café (la pauvre!). La spontanéité et la gentillesse de son geste m’ont profondément bouleversée. C’est fou de voir le lien qui se tisse entre des inconnus en si peu de temps, dans des situations pareilles. Je suis certaine que je n’oublierai jamais la gratitude que j’ai ressentie dans le regard de cet homme.

L’organisation mondiale The World Kindness Movement a instauré, en 2000, la Journée internationale de la gentillesse, en date du 13 novembre. Depuis, de nombreuses organisations et nations ont suivi cette belle initiative, et chaque année en cette treizième journée de novembre, on encourage tout particulièrement ce type de gestes altruistes et gentils.

L’équipe de la #fabcrep serait très heureuse de te lire en commentaires si tu as été témoin de gentillesse à l’état pur dans ton entourage dernièrement, ou si tu as toi-même posé un geste de gentillesse gratuite. C’est en partageant ensemble ces rayons de soleil qu’on sera envahis de lumière.

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