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Les petits bonheurs

Source : Unsplash

Quand on me demande ce que la Covid m’a volé, je réponds les voyages. Noël. Halloween. Mon année à l’université. Je me considère choyée qu’elle ne m’ait pas volé plus. Je suis consciente que certains ont perdu beaucoup. 

Au-delà des grands événements, la Covid nous a volé les petits instants de bonheur qui faisaient de la vie ce qu’elle était. Juste au cas où tu les aurais oubliés…

Chuchoter à une collègue, assise à côté:  « C’est quand déjà l’examen? » 

Savourer une dégustation de crème glacée suivie de près par celle d’un craquelin à l’aneth de la quatrième rangée chez Costco. 

Faire un autre 360º devant le miroir avant de sortir pour m’assurer qu’on ne voit effectivement pas ma démarcation de bobette à travers mon legging. Réaliser qu’on la voit.

Recevoir le texto « je suis là dans vingt minutes » de ma personne préférée quand je pleure tellement que j’en ai la nausée. 

Réaliser que j’ai oublié mon rouge à lèvres sur le comptoir. Too bad, j’aurai l’air de Ginette qui a abusé du crayon contour à lèvres après ma première bouchée de tapas.

Essayer de coordonner les horaires de sept personnes pour savoir quelle fin de semaine de janvier on louera le chalet à Mont-Tremblant.

Laisser filer mes doigts sur les reliures des livres dans une librairie et en choisir un au hasard juste parce que la couverture est de ma couleur préférée.

Constater, comme chaque année, que ça coûte ben cher le Festival d’été de Québec.

Accidentellement foncer dans quelqu’un à la station Berri-UQAM et rire de la situation. 

Goûter la menthe bien compactée dans le fond de mon mojito

Avoir les oreilles qui bourdonnent en sortant du Centre Bell.

Aller chercher du riz en traversant toutes les allées d’épicerie, dans tous les sens, tel un ninja. 

Enlever mon mascara en riant bêtement à 2h du matin, parce que je l’étends plus qu’autre chose et que j’ai maintenant l’air d’un raton laveur. 

Avoir ma table habituelle dans un café. 

Vivre chaque jour en ne trouvant pas que mon quotidien détonne de ma définition de la normalité. 

Serrer mon ami(e) si fort que tous mes petits morceaux déprimés se recollent. 

Un jour, j’aurai ma carte d’embarquement en main, je surveillerai l’heure de mon vol et je penserai à un lointain souvenir. Celui d’une soirée de novembre où je m’ennuyais de déguster un craquelin à l’aneth chez Costco. Notre réalité va changer. Notre monde va revenir. Et quand il sera de retour, je serai là pour te serrer fort fort fort.

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