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Parlons de l'orgasme féminin –

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(PS : Je parlerai de la sexualité des femmes, femme étant toute personne qui se définie comme étant femme, sans discrimination. Aussi, je parlerai souvent de partenaires au masculin, mais ce n’est que dans le but d’alléger le texte.)

En écrivant orgasme féminin dans mon moteur de recherche, j’ai lu différents grands titres ;

La durée normale de l’orgasme chez la femme; Démystifier l’orgasme féminin; Comment l’atteindre plus facilement; Les 15 secrets de l’orgasme féminin; Comment arriver à atteindre la jouissance féminine; 40 positions pour atteindre l’orgasme…

Je trouve qu’on parle que trop peu de l’orgasme féminin, de sa composition et du rôle de chacune des parties de notre organe génital qui est, ma foi, plutôt complexe. J’ai cru bon d’en parler aujourd’hui, sans tabou, pour aider à briser les mythes.

Je vais me retenir de faire un historique des luttes féministes, mais il est important de comprendre qu’il est profondément ancré dans notre société que les femmes n’ont pas besoin de jouir pour procréer. Donc, pendant des siècles, elles ont été privées de ce plaisir et, encore aujourd’hui, l’orgasme féminin est considéré comme étant un mystère et un privilège. J’irai même jusqu’à mentionner qu’à l’époque, les femmes qui ne jouissaient pas vaginalement devaient aller consulter un psychiatre. Si la femme ne démontrait pas d’orgasme vaginal, on disait alors qu’elle souffrait de trouble mental. On allait même jusqu’à faire subir une chirurgie corrective de cette frigidité en modifiant l’emplacement externe du clitoris. En pensant de cette façon, on prend pour acquis que l’orgasme n’est défini que par la notion de plaisir physique lors de la pénétration.

En faisant ma recherche, j’ai lu que seulement 65% des femmes hétérosexuelles atteignent toujours l’orgasme lors de rapports sexuels avec un partenaire versus 95% pour les hommes. Ce qui m’amène à parler de la définition sociale d’une relation sexuelle. « L’expression « relation sexuelle » semble fréquemment associée à l’exploration génitale de la sexualité. L’accent mis sur l’agir sexuel et la valorisation du savoir-faire rapide et efficace dans la manipulation des organes génitaux s’accordent aux impératifs de performance et de consommation de la société dans laquelle nous vivons. »[1] En maintenant cela comme croyances, on entretient la pensée que l’éjaculation est le but ultime de la relation sexuelle et que celle-ci est complète seulement lorsque cela se produit, et que les actes sexuels autres que la pénétration sont considérés comme des préliminaires uniquement. Pourtant, l’expression non-génitale est toute aussi importante, soit l’exploration des sens, des zones érogènes, du dévoilement de soi, des discussions sur ses désirs, etc.

Il est aussi important de saisir que les orgasmes masculins et féminins sont complètement différents. En général, les hommes éjaculent lors de l’orgasme et les muscles du périnée se contractent, tandis que lors de l’orgasme féminin, le clitoris se contracte et les muscles du vagin aussi. Les femmes aussi peuvent éjaculer, mais il est faux de croire que cela arrive tout le temps et à toutes les femmes. Donc, il semblerait qu’il soit faux de parler d’orgasmes vaginaux ET clitoridiens, puisque la seule zone orgasmique du vagin serait le clitoris, qui s’étend de sa partie externe à l’intérieur du vagin. Et, non, la zone la plus sensible du clitoris (interne ou externe) n’est pas la même chez toutes les femmes. On va se le dire, certaines femmes n’arrivent pas à jouir avec la pénétration et d’autres n’arrivent pas à jouir POINT et tout cela peut s’avérer très commun.

« Pour la femme, l’apprentissage du « lâcher prise » sera fondamental. Si les problèmes de désir chez la femme sont souvent mis en avant, il faut savoir qu’une femme sur quatre dans le monde souffre d’un [trouble de l’orgasme] plus ou moins complet. [Ils] sont le deuxième motif de consultation féminine en pratique sexologique. »[2]

Loin de moi l’idée de banaliser ces troubles ou dire qu’ils n’existent pas, au contraire. Mais, je me questionne. Est-ce que vraiment 1 femme sur 4 a un trouble de l’orgasme, ou est-ce que cela est le deuxième motif de consultation parce que la sexualité des femmes est encore emplie de tabous et que, dans notre société hypersexualisée d’aujourd’hui, on nous vend l’idée qu’une femme peut jouir plusieurs fois de suite, dans toutes les positions, seulement avec la pénétration et que le reste est « anormal » ? Au-delà des définitions sociales, je suis témoin, trop souvent, de femmes vivant de la culpabilité et une peur de décevoir et de nommer un désir axé uniquement sur son propre plaisir à l’autre.

Mais, n’oublions pas que le plaisir d’avoir une relation sexuelle consensuelle avec quelqu’un qui nous plait, c’est bien de donner et de recevoir, non ? Plus l’autre personne s’y plait et démontre son plaisir, plus c’est stimulant. Alors, mesdames, n’ayant pas honte de vivre votre sexualité à fond, avec vos propres couleurs, à votre image.

Autres sources :

  • Le mythe de l’orgasme vaginal, Anne Koedt, dans Nouvelles questions féministes, 2010-3, (vol. 29), pages 14 à 22,
  • https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2010-3-page-14.htm#
  • Les troubles de l’orgasme féminin, M.-H. Colson, F. Cour, progrès en Urologie, volume 23, Issue 9, juillet 2013, page 586-593.
  • Comprendre l’orgasme féminin afin de mieux appréhender le trouble de l’orgasme chez la femme, F.-Adam, M. Thoveron, J.Day, P. de Sutter, Sexologies, volume 24, Issue 4, octobre-décembre 2015, pages 155-162
  • C’est quoi l’orgasme, https://www.onsexprime.fr/Plaisir/Le-plaisir-comment-ca-marche/C-est-quoi-l-orgasme
  • Carole-Anne Tremblay-Levasseur, L’écart orgasmique, un fossé à combler pour l’égalité au lit, publié le 21 février 2019 sur le site de Radio-Canada,

[1] Ça s’exprime, La relation sexuelle : Revue et recadrée!, Par Anne-Marie Bérard, paru dans le magasine des intervenants menant des activités d’éducation à la sexualité auprès des jeunes du secondaire, [2007] Production du Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal et Tel-Jeunes, https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2007/07-314-03F.pdf

[2] Les troubles de l’orgasme féminin, M.-H. Colson, F. Cour, progrès en Urologie, volume 23, Issue 9, juillet 2013, page 586-593.

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