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Vivre ne devrait pas être un fardeau

Si ton univers se limite aux murs de ton appartement, si ton monde voit sa fin dans les concepts de vie et de mort, alors réveille-toi, inquiète-toi pas, ce n’est qu’un mauvais rêve.

Ce matin, tu marches dans les rues vides, l’espace t’appartient, pas un chat sur ton chemin et pourtant tu n’es pas seul. Partout autour de toi c’est la vie qui grouille. Derrière les rideaux fermés, ce sont des enfants qui rêvent encore, des cafés qui fument, des bas qui s’enfilent et des douches qui se prennent. Chez tous ces êtres qui s’affairent, c’est le même sang qui court, le même cœur qui bat, les mêmes muscles qui s’échauffent, prêts à entamer la route.

De l’autre côté de la planète, les heures défilent. Pendant que ton soleil se lève, le même se couche à l’ouest. Sous la chaleur des îles ou dans le vent des steppes, des hommes, des femmes achèvent leurs tâches tandis que tu t’apprêtes à commencer les tiennes.

Pendant que tu perds du temps à statuer sur ce qu’il faut ou ne pas faire, sur ce qui est beau ou laid, ce qui est acceptable ou non, c’est ton temps que tu égrènes, oubliant à quel point celui-ci est précieux.

Pendant ce temps, ce sont des milliards de vies qui s’entremêlent et les minutes et les heures filent dans l’indifférence la plus totale.

Pendant ce temps, les secondes se partagent sans un regard dans le grand théâtre de nos égocentrismes.

Inspire. Expire. Respire.

Il est temps de regarder autour de nous. Il est grand temps d’ouvrir les yeux sur le flot ininterrompu de la vie qui s’écoule sans cesse. Dans l’autobus, ce sont des dizaines d’existences qui s’ignorent sous couvert de la fatigue. Sous la lumière crue des rames de métro, les sourires se font rares et pourtant ce sont eux qui nous rappellent que nous sommes là, tous, à vivre en même temps sur la même planète.

Il n’est écrit nulle part que vivre est un fardeau. Nulle profession de foi ne nous pousse à enchaîner les journées comme des boulets desquels nous ne pouvons nous libérer. Suffirait-il alors de reconnaître notre universalité afin de mieux accepter notre singularité?

Dans les yeux d’un autre, nous pouvons voir les nôtres. Dans les gestes de cet être, nous voyons ceux de celui que nous aimons. Les corps se ressemblent autant que les âmes s’assemblent. C’est à la même vitesse que nos organes s’activent dans nos enveloppes, et pourtant nous nous sentons uniques, exceptionnels, comme si nous étions tout seuls dans cet univers.

Toi c’est l’autre et l’autre c’est moi
nous sommes cela
la somme de tous ces moi
la somme de ces émois
Qui a dit que nous étions seuls?

Chaque instant est vécu en communion avec un ensemble d’éléments vivant de la même manière. Le monde est composé de multiples entités vivantes dont nous, humains, sommes une infime partie. Du sol jusqu’au ciel, de la terre jusqu’aux nuages grouillent des fourmis, poussent des plantes, naissent des bébés. À chaque moment qui passe, la vie se manifeste et nous faisons comme si ce n’était pas un fait. On préfère au contraire se concentrer sur nous au risque de la ruiner à force de se placer au centre.

Comme nous, les végétaux subissent les aléas du vivant, comme nous, les animaux survivent, cherchent à se nourrir, communiquent, comme nous, les habitants des autres continents se réveillent le matin en se demandant comment sera ce jour et comme nous ils abaissent leurs paupières le soir en attendant demain. Dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la joie comme dans la détresse, ce sont les mêmes émotions qui nous tiraillent, les mêmes sensations qui viennent faire frétiller nos peaux, faire s’envoler des papillons dans nos estomacs. Quelle que soit la couleur de la peau on aime pareil, on se perd pareil, on pleure et on crie pareil.

Les différences s’installent lorsqu’on commence à situer l’autre dans une infériorité ou une supériorité, qu’on suive l’opinion massive ou qu’on décide par soi-même du bien ou du mal, qui sommes-nous pour abdiquer de la valeur d’un être ou d’une chose?

Alors, pourquoi ne pas s’arrêter un instant et profiter de ce temps pour partager le calme d’un chat qui s’assoupit, observer s’épanouir les fleurs, contempler l’eau filer dans une rivière, écouter le rire d’un enfant, rire à son tour, sourire, échanger, respirer, faire l’amour, pleurer, dormir…

Qu’est-ce qu’on attend pour vivre?

Par Alizée Pichot

Source photo de couverture

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