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Afrique, mon amour

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu cette curiosité pour l’Afrique. Je me souviens de cette blonde de mon père qui avait visité le Mali et qui avait un appartement garni de bibelots magnifiques.

Je me souviens du film Kirikou et la sorcière que j’ai écouté jusqu’à en connaître chaque réplique.

« Pourquoi Karaba la sorcière est-elle méchante? »

Je me souviens qu’en secondaire 1, mes parents avaient acheté l’album Dimanche à Bamako d’Amadou et Mariam. J’avais décidé d’amener le disque dans mon cours de musique pour présenter ma trouvaille aux autres jeunes.
« On dirait de la musique de Club Med. »
Tel avait été leur verdict. Je ne leur pardonnerai jamais leur ignorance et leur fermeture d’esprit.

Je me souviens du moment où le feu de l’Afrique s’est allumé en moi pour de bon. C’était à mon party d’après-bal. En sortant des bus jaunes qui nous y avaient amenés, j’ai tout de suite entendu le son des djembés.

Cet après-bal, qui aurait pu être une simple beuverie d’ados caves qui frenchent sur un dancefloor médiocre, a été pour moi une révélation.

La vibration des peaux de tambours dans ma peau et les rythmes fougueux m’ont ensorcelée et j’ai dansé jusqu’à la fin de la nuit.

Cela va maintenant faire six ans que j’apprends la danse traditionnelle de l’Afrique de l’Ouest
Six ans que je m’envole chaque fois que la musique retentit.

Pour ceux qui se demandent ça a l’air de quoi, vous pouvez visionner ces vidéos qui vont vous en donner une idée : ICI et ICI.

Grâce à mon maître de danse et ami, Fodé Bangoura, j’ai pu réaliser un de mes rêves : visiter l’Afrique. Il y a deux ans, moi et un de mes amis danseurs sommes allés rejoindre Fodé dans son pays natal, la Guinée.
Pendant un mois, je me suis réveillée au chant de l’imam et des coqs de Dubréka, en banlieue de Conakry, pour apprendre à danser avec un maître guinéen.

À mon arrivée, j’étais préoccupée par la vie bordélique que je laissais derrière. Mao l’a tout de suite remarqué en me voyant danser.

« Pour bien danser, il faut regarder devant, pas derrière. Recommence. »

Tel fut son premier enseignement. Si tu veux réussir à danser à ton meilleur, oublie tes soucis. Soit entièrement présent-e, ici et maintenant.

Et c’est là que réside la philosophie africaine qui aura eu le plus gros impact dans ma vie. Les Africains m’ont appris la résilience. Ce laisser-aller, ce lâcher-prise sur ce qu’on ne peut contrôler pour construire vers l’avant, plutôt que de stagner dans un malheur qu’on ne peut expliquer. Les Africains m’ont aussi appris à prendre le temps de vivre.

Ils m’ont appris à marcher lentement quand je vais quelque part, à profiter de l’état d’existence dans son essence la plus simple et la plus vraie.

« Quelle que soit la durée, ce qui arrive arrivera » – Proverbe malinké

L’Afrique mène une vie beaucoup plus difficile que la nôtre. Et pourtant, c’est elle qui offre les plus beaux sourires. C’est une mère aimante qui a toujours de la place pour accueillir tout le monde.

Elle est porteuse d’une beauté et d’une sagesse beaucoup plus grande que notre humble existence.

J’éprouve pour l’Afrique un amour inconditionnel, un amour qui me rend libre et qui me donne envie de vivre.  Grâce à elle, j’ai rencontré des gens merveilleux avec qui partager cet amour.

Pis ce qu’il y a de plus beau, c’est qu’il y en a pour tout le monde. Si tu as envie de découvrir une culture débordante de couleurs, de musique, de danse, de saveurs, de contes, et plus encore, vas-y, sois curieux pis fouille un peu.

La communauté africaine est ici aussi, au Québec!

Voici donc quelques adresses utiles pour ceux qui souhaiteraient suivre des cours de danse ou de percussions.

Pour prendre des cours avec celle avec qui j’ai commencé à danser et qui m’a beaucoup appris. Une danseuse et une femme exceptionnelle, une artiste multidisciplinaire accomplie : Iris Lindsay!

Pour prendre des cours avec Fodé Bangoura, maître de la percussion et de la danse guinéenne!

Vous pouvez aussi suivre Oumar N’Diaye et Aboubacar Mane, qui donnent des ateliers à Québec et à Montréal. (En ce moment a d’ailleurs lieu une session de cours avec Aboubacar, au Centre Lucien-Borne. Pour les détails, c’est ICI)

Je connais moins la scène de Montréal, mais je vous conseille de fouiller parmi les artistes cités sur ce site sur Facebook.

Crédit photo : Jâquette

WONTANARA!
(En langue soussou: On est ensemble!)

Photo de couverture : Source

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