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Mon amour-haine pour les applications de dating

Récemment, j’ai eu une notification sur mon cellulaire qui me disait que mon stockage était presque plein et qu’il était impératif que je fasse de la place si je voulais continuer à prendre des photos, à écouter de la musique, etc.

T’sais, le genre de notification qui gosse, pis qui gosse, pis qui finit plus de gosser.

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Croyez-le ou non, ce petit message-là m’a encouragé à refaire ce petit geste que je fais un peu machinalement de temps à autres : supprimer les applications de dating. Par ça, j’entends les deux classiques : Tinder et Grindr.

Non seulement ça m’a permis de faire de la place dans mon cellulaire, mais ça m’a aussi permis de faire de la place dans ma vie personnelle.

Je crois pas que ce soit un secret pour personne : le dating, depuis les dernières années, c’est quand même assez complexe. Pourquoi complexe? Parce qu’on (je m’inclus totalement là-dedans] est une génération qui se valorise par les médias et par les likes, parce qu’on se soucie beaucoup trop de l’opinion des autres, parce qu’on croit dur comme fer que de se faire « aimer » sur Tinder, c’est ça le romantisme.

Mais non, c’est pas ça. C’est pas ça du tout.

Il est où le gars vraiment mignon que tu vas croiser à la bibliothèque et avec qui tu vas t’obstiner parce que vous voulez tous les deux le même bouquin? Elle est où la fille adorable que tu croises tous les samedis à l’épicerie? Il est où le gars qui promène son chien pendant que tu lis au parc?

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Elle est où, votre première date un peu malaisante?

La vérité, c’est qu’on est beaucoup trop gêné d’aller vers les autres lorsqu’ils nous plaisent. On a tellement peur de se faire rejeter, de se faire dire non, de se faire swipe left qu’on préfère ne même pas tenter notre chance.

On est tellement terrifié de finir avec un goût amer en bouche qu’on n’ose même pas essayer de faire les premiers pas. Et ça, ça marche dans les deux sens : t’es-tu à l’aise, toi, quand quelqu’un vient vers toi et tente sa chance?

Mais si je suis honnête et sincère avec vous, c’est pas JUSTE parce qu’il manquait de place sur mon cellulaire que j’ai décidé de supprimer ces applications. C’est aussi parce que, d’une façon, j’étais rendu épuisé, à bout, plus capable de gérer les situations qu’elles créent.

Parce que, en vrai, je suis fucking tanné d’être juste une face comme une autre qui doit faire des efforts immenses pour se présenter de la manière la plus succincte et intéressante possible.

Parce que, ironiquement, je suis tanné d’être vu comme quelqu’un de « facile » qui « veut juste s’amuser » et qui « cherche rien de sérieux » parce que je traîne sur les applications de ce genre.

Parce que, depuis le temps, je suis vraiment écœuré de recevoir des photos de pénis avant même d’avoir eu un « Salut! » ou un « Comment ça va? ».

Et pourtant… Malgré tout ça, je suis toujours un peu tenté d’y revenir, d’aller voir, juste pour voir, justement. J’ai envie de voir les nouveaux visages, de voir si je plais toujours à certains, de voir s’il y a des anciens contacts qui se sont demandé pourquoi je ne leur répondais plus, etc.

D’une certaine façon, j’ai été conditionné par le type d’attention particulière que me procuraient ces applications et, même si ça peut devenir désagréable par moments, je ne cacherai à personne que j’aime ça me faire dire que je suis cute, que j’ai l’air intelligent, que je suis drôle, etc.

Bref, l’amour-haine, comme je le disais.

C’est étrange, et c’est surtout énervant.

C’est énervant dans le sens où deux situations peuvent arriver. Je m’explique :

  1. Je suis sur les applications de dating et je m’en lasse rapidement. C’est souvent les mêmes personnes, les gens sont durs, personne veut du sérieux, etc. Tu te fais traiter comme un beau gros paquet de viande/de bouffe à chiens parce qu’au fond, c’est pas mal ce que tu es.
  2. Je ne suis pas sur les applications de dating et je m’en ennuie. Il n’y a jamais de nouvelles personnes, je n’ai pas de rendez-vous galants, je ne perds pas ma pantoufle de verre au bal du prince, etc. OK, je le concède, je ne me fais pas traiter comme de la bouffe à  chiens, mais je reste quand même seul.

Peut-être que ça a tout simplement à voir avec le type de personnes que je suis. Après tout, ce n’est pas tout le monde qui ressent une si grande ambivalence face à Tinder, non? Peut-être que si je sortais plus, que si j’étudiais plus souvent dans des lieux publics et que j’essayais fort d’avoir l’air moins bête, on viendrait vers moi?

Mais, encore ici, ce ne sont que des peut-être.

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