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one of the boys

Plus je vieillis, plus j’aime les femmes et être entourée d’elles. Je me débarrasse au fil des années de vieux concepts misogynes qu’on est plusieurs à avoir intégrés : les filles sont compliquées, elles font du commérage et elles ne s’intéressent qu’à des sujets insipides et superficiels (je caricature, tu comprendras).

Je pense qu’un des plus beaux compliments qu’on pouvait me faire, quand j’étais plus jeune, c’est que j’étais pas comme les autres, pas une « fille fille ». On pouvait me faire des blagues super grivoises sans que je sois outrée, même que j’en faisais des pires. Je commentais avec mes boys l’apparence des autres femmes ou, mieux encore, je comprenais quand ils tombaient sur une « cri** de folle » et j’étais de leur bord.

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C’est problématique parce que me dire pour me flatter que je suis pas comme les autres, que je suis pas une vraie fille, c’est sous-entendre que par défaut, une fille, c’est naze. En embarquant là-dedans, je renforçais leur idée (et la mienne finalement) que les femmes sont moins intéressantes à côtoyer et que des caractéristiques comme l’ouverture, la franchise et l’humour seraient typiquement masculines. N’importe quoi.

J’ai honte d’avoir été « one of the boys » de cette façon-là. Je devais vraiment pas avoir confiance en moi pour avoir besoin de ça pour me faire accepter et apprécier. C’est petit et c’est laid.

Aujourd’hui, les blagues qui dévalorisent les femmes, il n’y a pas grand-chose que je trouve moins drôle que ça et la plupart du temps, quand un homme (ou une personne avec un discours misogyne) décrit quelqu’un de cette façon, il a un rôle à jouer dans le comportement de la folle en question. Ma question est devenue : « Tu lui as fait quoi pour qu’elle réagisse comme ça ?». Si toutes tes blondes sont folles, c’est peut-être toi le problème et si c’est comme ça que tu parles de personnes que tu aimes/as aimées, comment est-ce que tu juges le reste des gens que tu côtoies ? Comment tu parles d’eux, de moi ? Ça aide pas tellement à te faire confiance et si c’est pas du commérage, je sais pas ce que c’est…

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M’entourer de plus de femmes, ça a voulu dire me sentir en sécurité de me montrer vulnérable et d’arriver à un grand niveau d’intimité amicale.

J’adore les hommes qui font partie ma vie (mes amis sont extraordinaires), mais il y a une part de moi à laquelle ils n’ont jamais eu accès, soit parce qu’ils n’y tiennent pas forcément, soit parce que, justement, je n’ai jamais voulu être réellement vulnérable face à eux. M’entourer de femmes qui me ressemblent, trouver ma tribu, ça me permet d’être profondément moi-même, sans barrières et sans masques. Je ne suis pas comme les autres, effectivement, parce qu’il y a autant de façons d’être femmes qu’il y a de femmes, mais même parmi mes « chums de gars », je suis une vraie fille.

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