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Envoye, on part – Par Carolanne

L’eau. Le ciel. L’immensité. L’infini. Ton souffle. Ta respiration, lourde, difficile, dans une paille.

Pression. Mais pas la pression du stress, celle qui serre pis qui gruge toute ton énergie jusqu’à ce qu’il en reste plus pis que tu sois fatiguée pis que tu pleures pis que tu cries à quel point ça fait mal de pas être entendue pis écoutée pis comprise. Celle qui pousse pis qui bouscule pis qui bat, mais toi, tu t’vois pis tu bouges pas pis pourtant tu l’sens t’pousser en bas d’la chaise pis t’crier tout c’que t’es pas pis c’que tu devrais être pis t’dire c’qui faut pas pis c’qui faut. J’te vois toi sur ta chaise pis je l’sais que tu pleures par en dedans, mais t’inquiète pas, j’suis là pour ça, j’t’écoute, j’suis fait pour ça.

C’est dans cet état-là que je t’ai vue, un lundi soir, assise sur un banc de parc. J’suis allé te voir parce qu’au fond de moi, j’me suis dit : « j’te comprends ». Pis tu m’as laissé t’aider.

Comme plusieurs, t’as dit que ça allait mal « partout ». Je t’ai demandé c’t’ait où partout. Je t’ai écoutée, pis à la longue, tu t’es rendu compte que le partout rapetissait à chaque jour, qu’il devenait minuscule pis que finalement ton partout c’t’ait plus vraiment un partout. Pis le bonheur reprenait sa place à mesure que l’pas bon partait.

Depuis un p’tit bout, j’te vois quand tu penses à la personne que t’aimes, aux fleurs au printemps pis au ciel étoilé en été. J’te vois aussi quand t’écoutes tes tounes de road trip en pensant à celui qui s’en vient. J’te vois la face quand tu me regardes pis que tu finis par rire parce que c’que j’te raconte c’est beau, mais que tu y crois pas pis que tu dis : « Voyons donc, ça pas d’allure, ça s’peut juste pas. » Reste que tu souris. C’est ma p’tite preuve que tu m’fais confiance pareil, dans l’fond. Que t’espères un p’tit bonheur inattendu. Ça s’peut quand on aime pis qu’on oublie la routine du « j’me lève à six pis j’reviens à sept pis j’mange entre les deux ».

J’t’ai montré que c’t’ait vrai à force de t’voir me rentrer dedans à grands coups de sourire pis de « envoye, on part ». À c’t’heure, c’est tes sourires qui m’réveillent pis qui m’donnent la force de pas trop penser en m’couchant pis j’suis pas contre ça. J’t’avouerais que ça m’fait ben plaisir. Le seul problème, c’est qu’on restait au lit trop longtemps pis que j’arrivais en retard au travail. J’ai même fini par me faire renvoyer. T’es venue me chercher en courant, pis t’as ri. Alors j’ai ri aussi pis tu m’as dit : « c’pas grave, on laisse tomber la maison pis on va vivre dans un chalet en forêt ». J’t’ai demandé si t’étais sûre de ton coup. T’as ri. Pis j’me rappellerai toujours de ce que t’as dit à ce moment-là :

« J’te vois quand tu balances ta tête par en arrière pis que tu ris parce que c’est beau la vie pis que t’as pas peur de l’inconnu, parce que comment tu peux avoir peur de quelque chose que tu comprends pas pis que tu connais pas. »

J’pense que c’est là que notre vie a vraiment commencé. J’sais pas, en fait. Mais t’étais là, pis ça, c’t’ait tout c’qui m’fallait.

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